Le Vitiligo chez le Terre-Neuve
Définition :
Le vitiligo est considéré comme une maladie de l’épiderme, qui se traduit par une dépigmentation de la truffe et/ou du pelage sans aucune douleur. Il est avéré qu’il s’agit d’une affection héréditaire principalement caractérisée par l’apparition de dépigmentations de la robe ou des muqueuses.
Sur des termes plus spécifiques, il se définit par une amélanose mélanocytopénique circonscrite (dans un premier temps) causée par une destruction sélective des mélanocytes. Ces derniers, étant les cellules à l’origine de la coloration cutanée, synthétisent un pigment appelé mélanine.
Malgré une dépigmentation plus ou moins importante, il est nécessaire de mentionner que cette maladie est totalement bégnine.
Il peut être héréditaire ou secondaire à une maladie auto-immune et observé par divers symptômes.
Les symptômes :
Ils se déclarent le plus souvent entre 3 et 6 mois mais peuvent apparaître jusqu’à 3 ans. A noter que cette affection reste peu fréquente.
Les expressions principales se caractérisent par une ou plusieurs zones maculaires de peau dépigmentées (leucodermie) et de poils dépigmentés (leucotrichie).
L’apparition, chez un chiot, de symptômes non inflammatoires des zones dépigmentées corrélés à une absence de signes cliniques de l’état de santé général est évocatrice du vitiligo. En effet, hormis une robe originale et unique pour la race, il n’y a aucuns problèmes sous-jacents.
Les macules achromiques les plus fréquemment affectaient par la maladie dans ses débuts sont : la truffe, les lèvres, la face, les muqueuses buccales et parfois les coussinets.
Les diagnostics :
- Clinique : des macules achromiques apparaissent, symétriquement ou non, au niveau des jonctions cutanéo-muqueuses de la face sans pathologies inflammatoires, en général avant 12 mois. La dépigmentation peut s’étendre sur certaines zones de la robe, ou sur sa totalité. De plus, la prédisposition raciale va jouer un rôle dans ce diagnostic clinique. Lors d’une combinaison avec une maladie auto-immune, des ulcérations et/ou inflammations peuvent être associées.
- Histologique : une biopsie cutanée sera effectuée afin de procéder à des analyses histologiques en laboratoire qui permettront la mise en évidence de la destruction sélective des mélanocytes. La diminution, voir l’absence, de pigments de mélanine dans l’épiderme ainsi que la variabilité présentielle de mélanophages dans le derme sont déterminants.
L’observation au microscope électronique des mélanocytes met en évidence des modifications dégénératives (vascuolisation cytoplasmique, agrégation des mélanosomes, vacuoles autophagiques, picnocytose) aux abords des lésions observées au diagnostic clinique. Dans de rares cas, une inflammation lymphocytaire modérée peut être présente sans pour autant avoir d’impact sur les structures dermiques et épidermiques.
Etiologie – Pathogénie :
Le principal point à reconnaître est une prédisposition raciale : Berger Allemand, Berger Belge (Tervueren en majorité), Bobtail, Teckel, Rottweiler, Colley, Doberman, Braque Allemand, Terre-Neuve, Berger de Beauce (liste non exhaustive).
La pathogénie est actuellement partagée entre 3 hypothèses :
- Auto-immune : serait fondée par la capacité des auto-anticorps antimélanocytaires à induire une nécrose de mélanocytes en culture.
- Neurogène : serait secondaire à une libération accrue d’un médiateur neurochimique (dérivé des catécholamines) capable d’interférer avec l’action normale du mélanocyte et ainsi induire une inhibition de la mélanogénèse.
- Autodestruction des mélanocytes : elle est basée sur l’hypothèse qu’un composé intermédiaire de la mélanogénèse est cytotoxique pour le mélanocyte. Pour l’explication, le mécanisme, qui protège normalement le mélanocyte de l’agression de métabolites intermédiaires, serait inactif lors du vitiligo dans les cellules prédéterminées génétiquement.
La suspicion que plusieurs mécanismes soient en symbiose n’est pas à écarter.
De plus, il semblerait que les mélanocytes ne soient pas les seuls visés par cette affection. Les kératinocytes des zones affectées présentent également en analyse microscopique des signes de souffrance.
Le mode de transmission privilégiait est héréditaire de part une prédisposition raciale. Néanmoins, à ce jour, aucun gène ou allèles n’ont pu être déterminés. La dominance ou la récessivité, ainsi que leur pénétrance complète, incomplète ou variable restent un sujet d’étude. Ce qui explique qu’aucun test génétique n’est proposé à cet instant.
Traitement :
Il n’existe aucuns traitements curatifs ou préventifs pour cette affection.
De part ses symptômes bénins et non mortels, il n’y a que le phénotype qui sera lésé.
Certains essais thérapeutiques (le plus souvent décevants) ont été mis en place. Ces derniers se traduisent par une alimentation spécifique, mais surtout par la complémentation avec la L-Phénylalanine qui est un acide aminé. Une diminution des zones dépigmentées ou du moins une régression dans l’évolution de la maladie a pu être observée chez certains chiens.
Il paraît utile de conseiller l’application de crème anti-UV pour la protection des zones dépigmentées.
Pour des raisons esthétiques, certains chiens atteints sont soumis soit au tatouage, soit à la teinture de leur pelage ou les deux…. Ces méthodes sont essentiellement discutables du fait de la non dangerosité de cette affection !
Conclusion :
Le vitiligo est une maladie reconnue chez le chien (comme chez l’humain) et est associé à un mode de transmission héréditaire bien qu’inconnu malgré une prédisposition raciale certaine.
Il s’observe par des zones de peau ou de poils dépigmentées qui deviennent à terme blanche. Ceci détermine une robe originale et unique, mais non recommandée.
Son évolution est capricieuse et imprévisible, non détectable à la naissance, il se déclare au plus tard dans les trois premières années de vie.
Bien qu’inoffensif pour la santé générale, il peut être associé à une maladie auto-immune. Ces points seront à définir avec un vétérinaire grâce à des examens cliniques et histologiques.
Concernant la reproduction, les autorités vétérinaires déconseillent d’utiliser un chien atteint en reproduction et de limiter la consanguinité sur les collatéraux. Pour ma part, la transparence sur cette affection (non mortelle) est préférable afin de pouvoir travailler sur les pédigrées sans pour autant supprimer certains chiens du cheptel, et ainsi conserver un pôle génotypiquement et phénotypiquement ouvert.
Des recherches et études sont en cours pour connaître au mieux cette maladie et ainsi trouver un traitement plus fiable, un test génétique…
Le Vitiligo chez le Terre-Neuve
LE PLUS IMPORTANT : LA VIE DE VOTRE CHIEN N’EST PAS MENACE !!!!!!!
Je vous invite également à consulter d’autres articles que j’ai réalisé sur la santé du Terre-Neuve, adulte ou chiot :
Une remarque, il ne faut pas confondre un chien atteint de vitiligo avec un chien dont la robe est dite de couleur diluée et / ou atteint d’alopécie liée à l’allèle de dilution,
plus d’information sur ces autres articles :
https://elevage-terre-neuve-mermaids-pride.com/alopecie-des-robes-diluees/
https://elevage-terre-neuve-mermaids-pride.com/la-genetique-de-couleurs-chez-le-terre-neuve/
https://elevage-terre-neuve-mermaids-pride.com/kleurvererving-van-de-newfoundlander-in-de-praktijk/
Pingback: Alopécie des robes diluées - Elevage Terre Neuve Mermaids Pride